Au temps qu'amour,d'hommes et de dieu vainqueur,
faisait bluler de flamme mon coeur ,
en embrasant de cruelle rage.
mon sang,mes os,mon esprit et courage,
encore lors je n'avais la puissance.
de lamenter ma peine etma souffrance;
encor phébrus, ami des laurier verts;
n'avais permis que je fisse des vers.
mais maintenant que sa fureur divine remplit d'ardeur
ma hardie poitrine,chanter me fait,non les bruyants tonnerres
de jupiter,ou les cruelles guerres
dont trouble mars,
quand il veut l'univers il m'a donné la lipre,
qui les vers soulait chanter de l'amour les bienne:
et à ce coup pleurera de la mienne.
o doux arcet,adoucis-moila voix,
qui pourrait fendre et aigrir quelque fois
en récitant tant d'ennuis et douleur,
tant de dépits,fortunes et malheurs.
trempe l'ardeur dont jadis mon coeur tendre
fut,en brulant, demi reduit en cendre.
je sens déjà un piteux souvenir
qui me contraint la larme à l' oeil venir.
il m' est avis que je sens les alarmes
que premiers j' eus d'amour,
je voir les armes dont il s'arme en m'assaillir.
c'était mes yeux,dont tant faisais saillir
de traits à ceux qui tro me regardaient,
et de mon arc assezne se gardaient.
mais ces miens treuits, ces miens yeux me défirent,
et de vengeance etre exemple me firent.
et me moquant,et voyant l'un aimer,
l'autre bruler et l'amour consommer;
en voyant tant de larmes épandues,
tant de soupirs et prieres perdues,
je n'aperçus que soudain me vint prendre le meme mal
que je soulais repredre,qui me perça d'une telle furie
qu'encor n'en suis aprés long temps guérie;
et maintenant me suis encor contrainte de rafaichir
d'une nouvelle plainte mes maux passes
dames qui les lirez,de mes regrests avec moi soupirez.
possible, un jour, je ferai le semblable,
et aiderai votre voix pitoyable
a vos travaux et peines raconter,
au temps perdu vainement lamenter.
quelque rigueur qui loge en votre coeur,
amour s'en peut un jour rendre vainqueur.
et plus aurez lui ete enemies,pis vous fera,
vous sentant asservies.
n'estimez point que l'on doive blamer
celles qu'a fait cupidon enflammer.
autre que nous ,nonobstant leur hautesse,
ont endure l'amoureuse rudesse.
leur coeur hautain, leur beauté,leur lignage,
ne les ont su preserver du servage.
de dur amour; les plus nobles esprits
en sont plus fort et plus soudain épris.
sémiramis, reine tant renommée,
qui mit en route avec que son armée
les noirs squadrons des ethiopiens,
et en montrant louable exemple aux siens faisait couler,
de son furieux blanc,des ennemis
les plus braves le sang ayant encor envie de conquerre
tous ses voisins,ou leur mener la guerre trouva amour,
qui si fort la pressa,qu'armée et lois vaincue elle laisse.
ne meritant sa royale grandeur
au moins avoir un moins facheux malheur
qu'aime son fils?
reine de babylone,
où est ton coeur qui es combats résonne?
qu'est devenu ce fer et cet ecu,
dont tu rendais le plus brave vaincu?
où as-tu mis la martiale crete
qui obombrait le blond or de ta tete?
où est épée ,ou est ceble cuirasse,
dont tu rompais des ennemis l'audace?
où fuis tes coursiers fuirieux
lesquels trainaient ton char victorieux?
t'a pu si tot un faible ennemi rompre
a pu si tot ton coeur viril corrompe,
que le plaisir d'armes plus ne te touche,
mais seulement languis en une couche?
tu as laisse les aigreurs martiales,
pour recouvrer les douceurs géniales.
ainsi amour de toi t'a étrangée
donc ques celui lequel d'amouréprise plaindre me voit,
que pintil ne meprise mon triste deuil:
amour peut-etre,en bief en son en droit
n'apparaitra moins grif-telle j'ai vue,
qui avait en jeunesse blame amour,
apres en sa vieillesse bruler d'ardeur,
plaindre tendrement l'apre rigueur de son tardif tourment.
alors,de fard et eau comtinuelle,
elle assayait se faire venir belle, voulant chasser leride.
labourage, que age avait grave sur son visage.
sur son chef gris elle avait empruntée
quelque perruque et assez mal entre;
et plus etait à son gré bien fardée,
de son ami moins etait regardée:
lequel aileurs fuyant, n'en tenait compte,
tant lui semblait l'aide, et avait grand 'honte d'etre aime,
elle n'est point aime.
ainsi,elle amour prend sont plaisir à faire quel le veuil
d'un soit àl'autre contraire.
tel n'aime point qu'une dame aimera
tel aime aussi qui aime ne sera,et entretient ,néanmoins,
sa puissance et sa rigueur d'une vaine espérance.
...melissa...
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